La chambre, plutôt grande, était baignée d'une douce lumière vespérale, et on pouvait voir par la fenêtre la forêt tropicale qui séparait le pensionnat de la plage, et derrière elle, la mer. Dans cette pièce étaient disposés trois lits, dont un seul était encore inoccupé : les draps n'étaient pas défaits, et aucune affaire n'y traînait.


La poignée pivota et, doucement, la porte s'entrouvrit. L'entrebâillement d'élargit, puis Gregory entra dans la chambre. Il fut presque instantanément émerveillé par l'endroit : l'endroit où lui, celui qui était, jadis, le petit garçon qui manipulait les gens, allait dormir, et passer sa vie -pas dans la chambre seulement, hein, c'est une façon de parler, non mais dites donc. Il avança de quelques pas et découvrit les lits, visiblement attribués, de ses deux colocataires, ainsi que le sien. Il avança à nouveau et y déposa son sac de toile, qui contenait quelques vêtements usés. Il lui faudra d'ailleurs s'en procurer d'autres : les siens n'étaient ni adaptés ni en état d'être encore portés. Il retira son manteau qui, depuis son arrivée, lui tenait bien trop chaud à son goût. Etrange, était cette sensation de chaleur : en Russie, cela ne lui était pratiquement jamais arrivé.
Il posa le vêtement à côté de son sac et, en relevant la tête, découvrit, sur la petite table de chevet qui trônait à-côté de son lit, un bracelet blanc, avec une sorte de cadran dépouvru de chiffre -et de toute inscription, d'ailleurs. A côté se trouvait une sorte d'oiseau mécanique, qui semblait d'ailleurs pouvoir voler. A quoi ces objets pouvaient-ils bien servir ? Mystère. Enfin, pour l'instant du moins ; il arrivait à peine sur cette île, il connaîtrait sans doute les réposnes à ses questions dans peu de temps.


Gregory s'était assis sur le bord du lit, perdu dans ses réflexions, quand il remarqua que la luminosité avait significativement baissé : il avait désormais du mal à discerner les meubles de la pièce. Il se leva alors, et scruta les murs ; bientôt il trouva ce qu'il cherchait : l'interrupteur. Il y apposa la main et, aussitôt, la chambre devint lumineuse à souhait, éclairée par une chaude lumière, provenant d'appliques, sur les murs. Il retourna s'asseoir sur son lit et repensa au moment où il était descendu de l'avion.
On lui avait alors indiqué de se rendre au pensionnat, afin d'y étudier la maîtrise de son don. Il appartenait, à ce qu'il avait compris, à la catégorie des Psychics ; comment cela allait-il se passer ? Gregory était une fois encore en pleine refléxion quand il fut interrompu par l'ouverture brusque de la porte.